diumenge, 15 de febrer del 2009

Yvan Colonna refusé de s'adresser directement à la famille du préfet

-Yvan Colonna, rejugé depuis lundi pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, a refusé jeudi de s'adresser directement à la famille du préfet, affirmant "à la foule" qu'il n'avait "rien à voir" avec les faits."Je ne m'adresserai pas à la famille. L'an dernier (en première instance, ndlr), je m'étais adressé à la famille et on m'avait dit que c'était d'un cynisme inacceptable, que je devais présenter mes excuses", a déclaré M. Colonna à l'issue des témoignages de la veuve, des deux enfants et du frère du préfet. "Je veux dire à la foule que je n'ai rien à voir avec l'assassinat", a ajouté le berger de Cargèse, rejugé pendant cinq semaines en appel à Paris par une cour d'assises spéciale. Peu avant, la famille du préfet assassiné le 6 février 1998 avait, de concert, exprimé son désir "de vérité, de justice", onze ans après les faits. La veuve du préfet, Dominique Erignac, 66 ans, a ainsi évoqué le 6 février 1998, "date fatidique, irrémédiable" de l'assassinat qui a fait basculer "(sa) vie dans une très grande solitude". "Vous êtes fiers de votre honneur corse. Où est-il? Je ne le rencontre pas ici", a déploré Mme Erignac, la voix saisie par l'émotion, sans se tourner vers l'accusé. "Mes enfants et moi avons droit à la vérité et Claude, mon mari, à la justice", a ajouté Mme Erignac, exprimant sa "culpabilité de ne pas avoir empêché" son mari de se rendre au concert à Ajaccio avant lequel il a été assassiné. Elle a rappelé les derniers mots prononcés ce soir-là par le préfet, "qui résonnent toujours: +à tout de suite+". Le fils de M. Erignac, Charles, un avocat de 31 ans, a pour sa part assuré qu'il ne souhaitait "pas de vengeance d'Etat". "Nous voulons la justice, la vérité. Nous y avons droit et papa avant tout y a droit", a-t-il estimé, la voix tremblante. Sa soeur, Christophine, 35 ans, a quant à elle décrit "onze années (depuis l'assassinat) qui laissent un grand vide qui ne sera jamais comblé". "Nous avons toutefois réussi à ne pas nous laisser emporter par la violence, la douleur, et à rester unis, debout pour que justice lui soit rendu", s'est-elle félicité. "J'espère que mon père aurait aimé ce que nous sommes devenus", a-t-elle glissé. L'audience doit reprendre jeudi à 14H15 avec l'audition des policiers qui ont mené l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac, tué de trois balles dans la nuque par un commando nationaliste alors qu'il remontait seul vers 21H00 une ruelle mal éclairée d'Ajaccio pour rejoindre son épouse à un concert. Yvan Colonna avait été désigné en mai 1999 comme le tireur par plusieurs membres du commando qui s'étaient ensuite rétractés, faisant valoir des "pressions" policières.