diumenge, 23 de novembre del 2008

Clavier, les visiteurs et l'enquête corse


Clavier, les visiteurs et l'enquête corse.
L'attelage est improbable. Réussir à réunir dans une indignation partagée le socialiste François Hollande, le centriste François Bayrou, l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, et le droitier syndicat des commissaires de police n'est pas chose facile.
Christian Clavier aime la Corse.C'est pourtant ce que vient de déclencher la mutation expresse du patron des policiers et des gendarmes en Corse. Dominique Rossi, 59 ans, coordinateur des forces de sécurité sur l'île, a été sèchement relevé de ses fonctions lundi par le ministère de l'Intérieur. Ce n'est pas une « nuit bleue », une série de règlements de comptes ou de braquages qu'on lui reproche. Il lui est fait grief d'avoir laissé un groupe de militants nationalistes envahir pacifiquement la résidence de l'acteur Christian Clavier, samedi à Porto-Vecchio, pour protester symboliquement contre la « spoliation foncière » dont certains insulaires seraient victimes. Selon des sources informées, le limogeage du grand flic a été demandé par Nicolas Sarkozy, qui aurait piqué une colère noire en apprenant cette occupation, et aurait passé un coup de fil réconfortant à son ami Clavier.Les réactions n'ont pas tardé. « Cela mérite qu'on ait des explications », lâche (sur Europe 1) l'encore patron du PS. C'est « le fait du prince », rugit (sur France Inter) celui du Modem. « Arbitraire le plus total », tonne (auprès de l'AFP) celui de Corsica nazione indipendente. Voici, enfin, un avis d'expert : celui d'Emmanuel Roux, numéro deux du syndicat des commissaires de police (majoritaire), organisation peu suspecte de vouloir nuire au pouvoir en place. « Ce n'est pas l'affaire Clavier, mais l'affaire Rossi », commence le policier, qui défend son collègue (sur France Info). « Son métier est d'arbitrer. En l'occurrence, en Corse, on ne cherche pas l'affrontement. Son choix a été excellent, car il n'y a pas eu de dégâts chez Christian Clavier. Qu'est-ce qu'on aurait fait à Dominique Rossi si, face à des forces de police lourdes, des manifestants s'étaient rebellés devant ce qu'on aurait appelé une provocation policière et avaient cassé le lotissement ? On aurait fusillé Rossi ? »Il faut croire que le management par la peur, dénoncé régulièrement par certains syndicats de magistrats et de policiers, atteint ses limites.