dissabte, 24 de novembre del 2007

21 novembre 2007 " Je regarde Yvan Colonna et je n´ai pas déclic"

21 novembre 2007
“Je regarde Yvan Colonna et je n’ai pas de déclic”
Dans un procès d’assises, il faut souvent faire confiance au désir des témoins de trop bien se souvenir. Peu d’entre eux font preuve d’humilité face à la rigueur de leur mémoire et cela devient un jeu d’enfant pour la partie qu’ils dérangent - défense ou accusation - de les pousser un peu et de les confondre. Rien de cela, mardi 20 novembre avec Joseph Colombani.
Son témoignage, précis pendant l’instruction, a déjà été évoqué ici. Il l’a renouvelé, mardi 20 novembre à la barre de la cour d’assises.
“Si vous voulez, Monsieur le président, je peux mimer la scène”. Dominique Coujard acquiesce.
Dans le prétoire, sous les mots et les gestes de Joseph Colombani, on voit le préfet Claude Erignac avancer d’un pas rapide en direction du théâtre, croiser un homme qu’il dévisage avant de s’en écarter brusquement vers la droite, le corps penché vers le sol, disparaître à la vue du témoin, puis réapparaître, titubant, plié en deux, faisant quelques pas avant de s’écrouler sur le sol.
Selon son témoignage, deux premiers coups de feu auraient retenti avant que le préfet ne s’effondre, ce qui pourrait signifier qu’il n’a été atteint qu’au troisième, deux autres projectiles ayant été tirés alors qu’il se trouvait déjà au sol. “ Lorsque M. Erignac est tombé et que le tireur s’est positionné au-dessus de lui, j’étais à 25 mètres“, indique-t-il.
Pendant près de trois heures, Joseph Colombani va rester à la barre, pressé de questions par les avocats de la défense d’Yvan Colonna, Mes Antoine Sollacaro, Gilles Simeoni, Pascal Garbarini et Philippe Dehapiot, qui se relaient pour l’interroger. C’est que ce témoin leur est précieux. D’abord parce que contrairement à d’autres, il n’a aperçu que deux hommes ce soir là, alors que selon l’accusation, qui s’appuie sur les aveux - avant rétractation - des membres du commando, ils étaient trois dans la rue: Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna.
Ensuite parce que cet homme, dans son propos liminaire avait rappelé son “grand attachement” au préfet qu’il connaissait personnellement. “J’ai moi aussi une soif de vérité. Cette affaire, qui m’a bouleversé, je ne commencerai à l’assimiler que si, un jour, la vérité éclate complètement”, avait-il ajouté en se tournant vers l’épouse et les deux enfants de Claude Erignac.
Mais il n’entend pas, pour autant, faire dire à sa mémoire plus qu’elle ne peut.
“Je ne peux pas mettre un nom sur les deux personnes que j’ai vues ce soir là. J’ai vu Yvan Colonna pour la première fois, le soir où il a parlé sur TF1 [quelques heures avant de prendre le maquis], Je l’ai bien regardé. Il n’y a pas eu le “tilt” que vous avez quand vous vous dîtes que vous avez déjà aperçu cette personne. Après, j’ai vu des photos dans la presse et ça ne m’a toujours rien dit, sauf peut-être quelques-unes. Aujourd’hui, je le regarde encore et je n’éprouve pas de déclic. Je ne peux pas être affirmatif, ni dans un sens, ni dans l’autre, je le regrette…”
D’autres témoins importants sont attendus à la barre mercredi. Et dans l’après-midi, la cour abordera une nouvelle phase controversée de l’instruction, celle de l’enquête policière. L’ancien patron du SRPJ d’Ajaccio, Demetrius Dragacci, qui fut écarté par Roger Marion, ouvre les débats. On pressent quelques vifs réglements de comptes policiers