dimecres, 28 de novembre del 2007

Doute au procès d'un nationaliste corse accusé d'avoir tué un préfet

Doute au procès d'un nationaliste corse accusé d'avoir tué un préfet


Photo AFP
Agence France-Presse
Paris
Le procès à Paris d'Yvan Colonna, un berger et nationaliste corse soupçonné d'avoir tué de trois balles dans la nuque le préfet de cette île méditerranéenne en 1998, est entré lundi dans une phase décisive, alors que le doute sur la culpabilité de l'accusé s'est installé.







Cet assassinat, le premier d'un préfet en France, avait provoqué une vive émotion dans le pays et dans cette île française de la Méditerranée régulièrement touchée par des attentats de mouvements indépendantistes corses.Le procès d'Yvan Colonna, ouvert depuis le 12 novembre, est le dernier volet judiciaire de l'assassinat du plus haut représentant de l'État en Corse par un commando d'indépendantistes dont six membres sont déjà sous les verrous, purgeant des peines allant de 15 ans de prison à la réclusion à perpétuité.C'est pendant leur procès, en juillet 2003, que la police a mis un terme à plus de quatre années de cavale d'Yvan Colonna, débusqué dans le maquis corse.Pour les enquêteurs, Colonna, 47 ans, est le septième homme du «groupe des anonymes», des déçus des mouvements nationalistes historiques alors en pleine lutte fratricide, qui ont planifié cet assassinat commis dans une rue d'Ajaccio alors que le préfet se rendait à pied à un concert.Après avoir longuement défendu devant la Cour d'assises spéciale de Paris son enquête très contestée, l'ex-chef de la police antiterroriste Roger Marion a affirmé à la barre que pour lui Yvan Colonna était «bien évidemment» le septième homme du commando.Il a ajouté que sa conviction se basait sur «les déclarations concordantes» des témoins et les aveux des complices présumés.«La mise en cause d'Yvan Colonna résulte des aveux de Didier Maranelli», le premier de ses complices présumés qui a donné son nom aux enquêteurs, a-t-il précisé. Tous se sont ensuite rétractés.Pendant les deux premières semaines de procès, la défense d'Yvan Colonna s'est employée à semer le doute en déclarant que l'enquête avait été marquée par des «errements» et qu'une «guerre des polices», une rivalité entre services, avait ralenti les investigations, ce que M. Marion a récusé.La défense a vivement attaqué l'instruction, et des commentateurs ont commencé à évoquer l'éventualité d'un acquittement.La défense a appelé vendredi les deux acquittés du précédent procès, qui ont accusé la police de «pressions» lors d'interrogatoires «à charge».Aucun témoin du drame n'a reconnu Yvan Colonna. Le médecin légiste a même suggéré que l'assassin aurait été de grande taille, supérieure à celle de l'accusé.Le successeur de Claude Erignac, le préfet Bernard Bonnet, rival de Roger Marion et qui doit être de nouveau entendu par la cour, a lui-même fait part de ses «doutes» sur la culpabilité d'Yvan Colonna.Yvan Colonna s'est, lui, adressé directement à la veuve, aux enfants et au frère du préfet Erignac en plein procès pour leur dire: «Ce n'est pas moi qui ai tué votre mari, votre père, votre frère».La partie la plus serrée débutera jeudi pour la défense lorsque commenceront à comparaître les six membres du commando condamnés lors d'un premier procès en 2003. Durant l'enquête, quatre d'entre eux ont désigné Yvan Colonna comme leur complice, affirmant que c'était lui qui tenait l'arme du crime.Ces dénonciations détaillées, formulées à partir de mai 1999, ont été maintenues quelque 17 mois, avant que les quatre ne se rétractent en choeur.Le verdict doit être rendu le 12 décembre par les sept magistrats de cette cour spéciale, formée pour les affaires de terrorisme.