dissabte, 24 de novembre del 2007

Le procès Colonna sous l’oeil de l’Elysée.Le Monde

Le procès Colonna sous l’oeil de l’Elysée
Il y avait déjà eu cette information, publiée dans l’hebdomadaire Le Point avant l’ouverture du procès d’Yvan Colonna, selon lequel l’ancien patron de la Division nationale de l’antiterrorisme (DNAT), Roger Marion, avait été reçu par le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant.
Objet de la rencontre: la déposition à venir, le 26 novembre de Roger Marion, qui avait dirigé l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Erignac et la crainte que celle-ci fasse apparaître trop crûment les dissensions qui l’avaient alors opposé au patron du SRPJ d’Ajaccio, Dimitriu Dragacci.
Lors des deux précédents procès des membres du commando devant la cour d’assises de Paris, Roger Marion avait en effet été sérieusement malmené par les avocats de la défense sur les méthodes de la DNAT et son témoignage fragilisé n’avait sans doute pas compté pour rien dans l’acquittement en appel en février 2006, de ceux qui étaient alors présentés comme les commanditaires de l’assassinat de Claude Erignac, Jean Castela et Vincent Andriuzzi.
Cet entretien avec Roger Marion vaut d’ailleurs à Claude Guéant d’être appelé à s’expliquer devant la cour d’assises le 5 décembre.
Dans sa nouvelle livraison, jeudi 15 novembre, le même hebdomadaire annonce que Georges Lebbos, le policier qui a recueilli les aveux de certains membres du commando, désignant Yvan Colonna comme l’assassin du préfet - aveux rétractés depuis, mais qui constituent la clé de l’accusation - a été proposé au grade supérieur. Le commandant Lebbos est lui aussi attendu devant la cour d’assises, le 4 décembre.
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C’est devenu un rituel: chaque matin depuis l’ouverture du procès, Dominique Erignac, la veuve du préfet assassiné, abandonne quelques instants le banc des parties civiles pour venir saluer la rive droite de la salle, où se relaient des personnalités amies. Parmi eux, beaucoup de préfets ou anciens préfets accompagnés de leurs épouses, mais aussi l’ancien ministre et sénateur Michel Charasse, qui a fait une apparition mercredi et l’ex président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, camarade de promotion de Claude Erignac à Sciences-Po, qui a assisté à l’audience jeudi après-midi. Les uns et les autres évitent de croiser les regards des occupants de la rive gauche, parmi lesquels la famille et les amis de Cargese d’Yvan Colonna.