diumenge, 16 de desembre del 2007

PROCES COLONNA - Jour 6 - Interview Henri Mariani


Depuis le Palais de justice de Paris, Henri Mariani, notre confrère de Radio Corsica Frequenza Mora, revient sur le témoignage du docteur Paul Marcaggi, entendu aujourd'hui une nouvelle fois par la Cour d'assises spécialement composée.


Le docteur Paul Marcaggi a été rappelé à la barre aujourd'hui pour s'expliquer sur la taille du tireur. Qu'a-t-il déclaré ? Le docteur Marcaggi a confirmé son expertise scientifique en précisant qu'elle se trouvait dans le dossier depuis 1998 ! En 2003, déjà, il avait livré les mêmes conclusions mais ses déclarations étaient passées inaperçues : il n'y avait aucun tireur présumé dans le box et Pierre Alessandri ne s'était pas dénoncé. Les photos de l'autopsie diffusées dans le prétoire ne semblent pas confirmer son évaluation de la taille du tireur... Oui, mais l'expert a précisé ce qu'il avait d'ailleurs déjà dit : les photos montrent un corps autopsié, soutenu par des bras humains, où tout est affaissé. Dans une perspective dynamique, quand le préfet marchait, peut-être avec la tête légèrement inclinée, on se rapproche plus d'un tir à l'horizontal. Jamais le docteur Marcaggi n'a pas renié la partie scientifique de ses études. Mais a-t-il confirmé que le tireur était de « grande stature » ? La question lui a été posée à plusieurs reprises. Il a éludé, prétendant ne pas être là pour déduire la taille du tireur. Pour cela il faudrait conforter ses analyses avec celles du balisticien mais ce dernier ne s'est pas présenté au procès. Il est à la retraite et on ne peut juridiquement contraindre un expert à venir à la barre. A-t-on assisté aux premières tensions de ce procès ? Oui, c'est la première tension de ce procès. Marcaggi est resté dans le prétoire pendant deux heures alors que les expertises sont en règle générale, rarement contestées. Mais l'accusation et la partie civile n'ont pas vraiment repris la main : elles sont surtout parvenues à remettre le doute dans les esprits du public. La partie civile et l'accusation ont surtout voulu éviter que l'expert ne redise que le tireur était aussi grand que le préfet. C'était essentiellement leur mission.


Antoine Albertini