diumenge, 16 de desembre del 2007

Une semaine décisive s'annonce


C'est un casting de premier choix qui défilera à la barre pour la troisième semaine du procès d'Yvan Colonna devant la Cour d'assises spécialement composée à Paris. Alors que s'ouvre une semaine décisive, défense et accusation fourbissent leurs armes.


Aujourd'hui, la journée début dès 10 heures avec la déposition très attendue du préfet Roger Marion , ex-patron de la DNAT et, à ce titre, directeur de l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Erignac. Le policier vient de publier opportunément un livre de mémoires intitulé « On m'appelle Eagle Four » (pour « Il gueule fort ! ») dans lequel il expose les raisons qui l'auraient empêché de mener à son terme l'arrestation d'Yvan Colonna en mai 1999 alors que le nom du berger de Cargèse avait été cité en cours d'audition par Valérie Dupuis, compagne de Didier Maranelli, l'un des membres du commando condamné le 11 juillet 2003 à 25 années de prison. Avant même de se présenter à la barre, Roger Marion se trouve déjà au centre d'une polémique : l'hebdomadaire Le Point a révélé, voila dix jours, que le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant , avait convoqué l'ancien policier pour s'assurer de la « fiabilité » de sa déposition. Un rendez-vous qui a valu à M. Guéant d'être à son tour cité comme témoin, le 5 décembre, dans le cadre du procès. Selon la défense d'Yvan Colonna, cette rencontre entre l'un des proches de Nicolas Sarkozy et M. Marion viserait à « museler » ce dernier. Fidèle à sa réputation, M. Marion vient de résumer à plusieurs organes de presse, la teneur de sa déposition de ce jour : « je peux faire condamner Colonna. Les Corses sont les spécialistes des faux alibis. » La journée se poursuivra, l'après-midi, avec la déposition, également très attendue, de l'ancien préfet Bernard Bonnet . Avec un sens identique de la formule, ce dernier a déclaré, il y a moins d'une semaine, qu'il avait « des doutes » sur la culpabilité d'Yvan Colonna. (voir le script de son interview accordée à France Info : http://info.club-corsica.com/colonna_jour_98_019.html). Mardi, c'est au tour du gratin de la police de venir exposer à la Cour les dessous - et les nombreux ratés - de l'enquête. Le contrôleur général Frédéric Veaux , patron de la Sdat (Sous direction antiterroriste, ex-Dnat) sera suivi par le commissaire principal Philippe Frizon , « spécialiste » des communiqués de revendication et par le capitaine Philippe Perrin , issu du même service, qui sera entendu sur le conséquent volet « téléphonie » de l'enquête. Mercredi, l'un des véritables temps forts du procès sera marqué par les dépositions, exceptionnelles, des trois juges antiterroristes chargés de l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Erignac, Jean Louis Bruguière , Gilbert Thiel et Laurence Le Vert . Les magistrats devront également répondre des errements de l'enquête et de la procédure, alors que plusieurs coins ont déjà été enfoncés par le méticuleux travail de sape de la défense d'Yvan Colonna au cours des deux premières semaines de procès. Jeudi et vendredi, les dépositions des épouses des membres du commando viendront clore cette semaine d'audience. Le témoignage de Valérie Dupuis et de son ex-compagnon Didier Maranelli clôtureront la journée de vendredi. Mme Dupuis et Didier Maranelli, dont les mises en cause répétées d'Yvan Colonna fournissent l'un des principaux arguments de l'accusation, viendront expliquer pourquoi - et, peut-être de quelle manière - ils ont été amenés à mettre en cause le berger de Cargèse. .