diumenge, 16 de desembre del 2007

PROCES COLONNA - Jour 6 - Querelles d'experts... virtuels


Si certains media n'ont pas cru bon de s'étendre longuement sur le témoignage du médecin légiste Paul Marcaggi lors de la 4e journée du procès d'Yvan Colonna, l'information n'en a pas moins suscité, sur les forums de discussion et sur les sites des principaux journaux, de nombreuses réactions de la part des internautes.


Ces experts sont tout ce qu'il y a de plus virtuels. Et, pour beaucoup, semblent avoir fait leurs universités dans les salles obscures ou devant le petit écran, grâce à John Woo ou Quentin Tarantino. Extraits d'une variation inattendue sur le thème « aux armes, citoyens ! ». Toujours en respectant la graphie originale des intervenants... Sur le forum HFR-Hardware.fr, le plus grand forum francophone, MBD44 balaie la déposition du légiste : « ca veut rien dire ce truc... ca depend aussi de comment l'assassin a tiré ». Plus loin, il développe : « je pensais a un film ou le gars tirait le gun à plat le bras plus haut que ca tete "boyz'in the wood" stayle . Donc oui ca veut rien dire en soi, c'est un element de plus c'est tout ». Mais MBD44 convient cela dit, par la suite que : « la reconstitution s'imposait je pense ». Sur le site de Libération, Chewbee explique que : « par rapport a cette histoire de taille et d'angle de tir, il n'est pas nécessaire d'avoir le bras dans l'axe pour tirer avec une arme de poing ( surtout de près) Il est tout a fait possible de tenir l'arme a plat (paume vers le bas ) et de lever le bras afin d'avoir l'arme perpendiculaire a la nuque ! Je n'ai pas accès au rapport complet mais pour moi l'objection est inopérante ... ». Cependant que GUI confirme, formel que « Rien n'empêche de lever son bras plus haut que sa tête et de tenir une arme de point à l'horizontale. Ce qui, bien sûr, ne veut pas dire que c'est Colona qui a tiré. » Objectivité semble penser pour sa part que Yvan Colonna pourrait bien être le chaînon manquant entre l'homme et le primate. C'est en tout cas ce qui ressort de sa thèse sur la longueur des bras : « Ne soyons pas ridicule, la taille est une chose, c est jusqu'au bout de la tête, mais, l envergure des bras n est pas standard selon la grandeur. En outre personne ne parle de la possibilité que l' assassin était accompagné et éventuellement en moto ou dans un véhicule. » Mouarf, lui, est catégorique : « On peux lever le bras de dix centimètres et garder le revolver droit par rapport au sol, en inclinant la main dans l'autre sens, ca n'a aucune incidence sur l'angle de tir. (...) Je ne suis pas surpris de trouver de nombreux défenseurs d'un présumé assassin ici-bas... Il a bon dos. » Tout aussi formel, un certain demo sur le site du Nouvel Obs : « c'est du grand n'importe quoi. Qu'est ce que c'est que cet expert qui veut se faire mousser. Dans son premier calcul il avait trouvé 2, 5 m, alors il a apporté un coefficient de modération égale à la largeur de la rue divisé par la hauteur des lampadaires. Vous pouvez faire 1, 5 m venir derriere quelqu'un, mettre le bras en l'air et casser le poignet, vous aurez le même angle que quelqu'un de 1, 85 tirant bras tendu. je ne sais pas qui à tué le prefet mais ce genre d'expertise le herisse le poil. » Il se heurte à 123, pour sa part convaincu de l'innocence de Colonna qui le reprend de volée : « Je pense que vous n'avez jamais tiré avec une arme de votre vie pour être capable de dire des inepties pareilles. Il est complètement IMPOSSIBLE de tirer au pistolet avec, et je vous cite, "le bras tendu et le poigné cassé". Mais demo a la force tranquille de ses certitudes : « Je m'éleve simplement contre ces sois disant experts. Je maintiens qu'il est possible de tirer avec le poignet cassé et le bras levé, Pas question de faire un tir de précision à 15 m, mais à 10 cm je ne vois pas le probléme. » Avis confirmé par un autre connaisseur, Sitbey : « Il suffit pour un homme mesurant 1m72 de lever simplement une arme de poing de 10 cm (axe épaules - bras) et d'orienter le canon à l'horizontale pour effectuer ce genre de tir. D'autre part, l'angle de tir peut également être faussé en fonction de la position de la tête de victime au départ du coup. (tête baissée ou levée) ce qui anéantit complètement la thèse relative à la taille estimée du tireur. » Quant à Bigoudi, il ou elle préfère s'en tenir à faire observer que : « Le médecin - légiste a un nom en "i"...Mais arrêtons là , mon imagination me joue des tours ! » Sur l'espace « réactions » des lecteurs du Figaro, P23 ne dit pas autre chose et se verrait sans doute bien expédiant le berger de Cargese dans un cul-de-basse-fosse. Comment expliquer autrement qu'il se sente: « très très septique sur les explications d'un medecin légiste Corse » ? On se prend à rêver de ce qui adviendrait si tous ces experts sortaient de l'anonymat pour venir proposer leurs lumières, le 19, à la reprise du procès, au président Coujard.


Elisabeth Milleliri